inBlock #3 : l'actualité Blockchain et Crypto de mars 2021

inBlock #3 : l'actualité Blockchain et Crypto de mars 2021

Une pause et ça repart ?

Si l’on suit les statistiques sur le marché des cryptomonnaies, le mois de mars n’est pas synonyme de performances. Sur les 10 dernières années, 8 d’entre elles ont été négatives sur le cours du Bitcoin. Nous nous souvenons notamment du krach de mars 2020, durant lequel les cours se sont effondrés. En 2021, les performances sont plutôt bonnes ; le Bitcoin progresse de 16%, tandis que la capitalisation totale du marché enregistre plus de 40% de hausse.

Suite à une baisse de 20% fin février, le cours du Bitcoin a atteint les 60 000$ avant de retracer. Depuis, il se consolide dans un range compris entre 52 000$ et la borne haute des 60 000$, dans l’attente d’un prochain mouvement à la hausse ou à la baisse. Même constat sur les altcoins, qui suivent plus ou moins la même direction que le Bitcoin, avec des variations plus importantes.

Quant au prochain mouvement, c’est toujours difficile à prévoir. Néanmoins, les plans de relance de l’économie aux États-Unis et en Europe pourraient être des catalyseurs haussiers. Aux États-Unis, ce ne sont pas moins de 1 900 milliards de dollars qui vont notamment être distribués dans les prochains jours à une partie de la population, sous forme de chèques de 1400$. Ces mesures devraient, comme l’an passé, provoquer une hausse des prix des actifs et impliquer la dévaluation des monnaies fiduciaires.

Ces effets risquent de se faire ressentir sur le marché des cryptomonnaies, en attirant davantage d’investisseurs. De nombreuses annonces favorables à l’écosystème Blockchain ont aussi été faites ces dernières semaines, ce qui pourrait aller dans le sens d’une continuité haussière.

La folie des NFT

La hype autour des tokens non fongibles, les NFT, ne connaît pas de limites. Le prix record pour la vente d’un NFT a été littéralement explosé. Le NFT associé à l’œuvre “Everydays: the First 5000 Days” de l’artiste Beeple a été vendu 69 millions de dollars.

Jack Dorsey, fondateur de Twitter, a mis en vente son tout premier tweet sous forme de NFT. Celui-ci a été vendu 2,9 millions de dollars. Elon Musk a lui aussi mis en vente un NFT sur une œuvre musicale, avant de se rétracter en affirmant qu’il ne trouvait pas ça juste. Le groupe de rock KingsOfLeon, à l’occasion de la sortie de leur nouvel album, a mis en vente des NFT. L’opération a rapporté plus de 2 millions de dollars en quelques jours.

Plusieurs levées de fonds ont été effectuées par des entreprises qui développent des solutions avec des NFT.

  • La plateforme OpenSea, une place de marché, a réalisé une levée de fonds de 23 millions de dollars.

  • Sorare, le projet français de jeu de football, qui utilise des NFT pour représenter des joueurs, a levé 40 millions d’euros. La société collabore notamment avec Ubisoft, Rio Ferdinand et Antoine Griezmann.

  • Arianee, une startup qui souhaite proposer aux marques des identités numériques pour leurs objets, a levé 8 millions de dollars.

Malgré les nombreux projets autour des NFT qui se lancent, il faut tout de même rester prudent. Pour le moment, ils attirent toute l’attention mais cela ne durera pas indéfiniment. L’effet de mode, et donc de bulle spéculative, aura des limites. De plus, certains NFT n’ont pas réellement de valeur ou d’utilité, mise à part la possibilité d’être échangés. Si personne ne veut vous racheter un NFT, que vous avez payé une certaine somme, celui-ci n’aura plus de valeur marchande. Nous vous conseillons un article de Stéphane Bortzmeyer sur le sujet.

L’entrée dans une nouvelle ère

Si l’on s’en tient aux nombreuses annonces des dernières semaines, force est de constater que la démocratisation du Bitcoin et des cryptomonnaies est en plein essor. Voici les informations de mars qui vont dans ce sens :

  • PayPal permet à ses utilisateurs de payer en Bitcoin et en cryptomonnaies chez ses 29 millions de marchands. Ce service est pour le moment seulement disponible aux États-Unis. L’entreprise a aussi annoncé avoir acheté la société Curv pour 200 millions de dollars. Curv est spécialisée dans le stockage de cryptomonnaies, et utilise une technologie pour se passer de l’utilisation des clés privées (MPC).

  • Visa intègre l’USDC à son réseau de paiement. Les utilisateurs pourront payer directement avec ce stablecoin, sans procéder à la conversion vers une monnaie fiduciaire. Cette fonctionnalité sera dans un premier temps disponible avec les cartes bancaires de la plateforme Crypto.com.

  • Tesla ajoute le Bitcoin comme moyen de paiement pour ses clients américains. Cette fonctionnalité sera disponible dans d’autres pays dans les prochains mois.

  • Google Finance ajoute l’onglet “cryptomonnaies” sur son application.

  • La messagerie Signal, après avoir attiré un grand nombre d’utilisateurs suite à l’affaire avec Whatsapp, accepte désormais les dons en cryptomonnaies.

  • La plateforme de e-commerce Rakuten accepte les paiements en cryptomonnaies au Japon.

  • Crypto.com est partenaire de l’écurie de Formule 1 Aston Martin. Le logo de la plateforme est visible sur la monoplace, et des NFT sont mis en vente pour l’occasion. Un joli coup marketing !

Nous avons aussi appris que la banque Goldman Sachs relançait son service de trading de cryptomonnaies, 3 ans après l’avoir suspendu. L’entreprise MicroStrategy poursuit ses investissements massifs en Bitcoin avec l’achat de 19 452 bitcoins supplémentaires, soit plus d’un milliard de dollars. Le fonds d’investissement Grayscale prévoit le lancement de nouveaux fonds pour 23 cryptomonnaies, tandis que le fonds Fidelity s’apprête à lancer un ETF Bitcoin.

Un document de la SEC, publié en cette fin de mois, précise même que BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, aurait prit des positions sur Bitcoin. Ces annonces mettent en évidence que les grandes sociétés multinationnales s’interessent de plus en plus au marché des cryptomonnaies.

À quelques semaines de l’entrée en bourse de Coinbase, les plateformes eToro et Kraken annoncent qu’elles envisagent de suivre le même chemin. Cela peut paraitre anodin, mais ces entrées en bourse prouvent que le marché des crypto-actifs est entré dans une nouvelle ère. Cela parraissait inimaginable il y a quelques années.

Des actualités françaises

Au cours de ce mois de mars, plusieurs actualités françaises méritent d’être retenues.

Des Bitcoin saisis par la justice ont pour la première fois été mis en vente aux enchères. 481 lots allant de 0,11 à 20 bitcoins ont vendu pour plus de 24 millions d’euros. Certains lots ont même été vendus à un prix supérieur au marché.

Le groupe Casino lance Lugh, une cryptomonnaie indexée sur l’euro. Le projet a été lancé en partenariat avec Coinhouse, Nomadic Labs, PwC, Sceme ainsi que la Société Générale, et fonctionne avec le protocole Tezos. Dans un premier temps, le Lugh devrait être proposées sur la plateforme Coinhouse. À l’avenir, Casino pourrait s’en servir pour distribuer des points de fidélité à leurs clients. Ce sera intéressant de suivre l’évolution du projet, et la réaction de la BCE qui souhaite avoir un droit de véto sur les stablecoins en Euro.

François-Xavier Thoorens, PDG d’Ark Ecosystem, propose une pétition pour que la Banque de France puisse acheter du Bitcoin, afin de mettre en place une réserve stratégique. Si vous souhaitez signer cette pétition, elle est disponible sur ce lien.

Les plateformes d’échange français Paymium et Zebitex obtiennent l’agrément PSAN auprès de l’AMF (Préstataire de Services sur Actifs Numériques).

En attendant ETH 2.0

Du côté d’Ethereum, une proposition (EIP 1559) visant à changer le système de frais, pour le rendre prédictible et réduire leur volatilité, a été validée par la communauté. Elle devrait être déployée en juillet. Cette solution brulera dans certains cas une petite partie des frais de transaction, réduisant ainsi (de peu) le nombre d’ETH en circulation et la rémunération des mineurs. Plusieurs mineurs sont contre cette proposition, et proposent de montrer leur puissance le 1er avril, en attribuant leur puissance de calcul à une unique pool. Si celle-ci atteint plus de 51% de la puissance de calcul du réseau, ce qui reste peu probable, cela pourrait provoquer des craintes sur un éventuel fork de la chaine.

Toujours autour d’Ethereum, Vitalik Buterin annonce que le protocole pourra bientôt gérer 100 fois plus de transactions grâce aux rollups de Optimistic Ethereum Network. La montée en scalabilité d’Ethereum se fait attendre ; le réseau est aujourd’hui saturé, le rendant peu efficace et cher au niveau de frais de transaction. De nombreux utilisateurs se tournent alors vers des protocoles concurrents, tels que la Binance Smart Chain ou encore Avalanche.

Du nouveau dans la DEFI

L’échange décentralisé Uniswap, l’un des plus utilisés, avant fait parlé de lui lors de la sortie de sa v2 en distribuant un airdrop de 400 UNI à tous ses utilisateurs (10 000 euros aujourd’hui). La v3 vient d’être annoncée pour le 5 mai prochain. Au menu : un layer 2 pour réduire les frais, un système d’ordres et un copyright sur son code source, pour se protéger des copies qui ont été nombreuses sur la v2. L’espoir d’un nouvel airdrop n’est pas écarté.

Les échanges décentralisés PancakeSwap et Cream Finance ont subi une attaque. Leurs serveurs DNS ont été contrôlés par les attaquants, qui ont détournés les noms de domaine vers des faux site Web. Les sites contrefaits demandaient aux utilisateurs d’entrer leurs clés privées. La situation a été rétablie après plusieurs heures.

L’identité numérique se développe

Le système de nommage ENS (Ethereum Name Service), connu pour les noms de domaine .eth, dévoile une nouvelle fonctionnalité. Les possesseurs de noms de domaine traditionnels (par exemple cryptoms.fr) vont pouvoir enregistrer le nom équivalent sur ENS, et ainsi pouvoir accepter des paiements en cryptomonnaies ou encore déployer des sites Web décentralisés.

Microsoft annonce la première version du protocole ION, qui permet de gérer des identités décentralisées. Ce protocole, développé en open source, s’appuie sur les travaux de la DIF (Decentralized Identity Foundation) et fonctionne comme layer 2 sur Bitcoin. Microsoft va exploiter ce protocole dans son service Azure AD. C’est une technologie prometteuse pour un cas d’usage utile, qui risque de faire parler d’elle dans les prochains mois.

Merci d’avoir lu cette revue des actualités du mois de mars 2021, n’hésitez pas à la partager pour nous soutenir.

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Steve Développeur & passionné par les technologies Blockchain